20 févr. 2016

Comprendre l'hémoglobine glyquée

A chaque fois que nous consommons des sucres, la glycémie augmente. Puis, sous l’action de l’insuline, elle revient à son niveau normal. La glycémie est soumise à de fortes fluctuation dans la journée comme nous pouvons en voir un exemple ce jeudi 28 janvier 2016 (Figure 1). Il est donc très difficile à partir d'une seule prise de sang de connaître sa glycémie ; tout dépend du moment de la journée où elle a été pratiquée.

Figure 1 : suivi glycémique du jeudi 28 janvier 2016

Donc, pour connaître la valeur moyenne de la glycémie d’un sujet, on mesure la fraction d’hémoglobine glyquée dans le sang : HbA1c. Cette valeur permet de se faire une bonne idée du niveau moyen de la glycémie au cours des 2 à 4 mois précédant l’examen.


L’Hémoglobine glyquée (HbA1c)


L’hémoglobine est la substance qui donne sa couleur rouge au sang. Elle se trouve dans les globules rouges et sert à transporter l’oxygène vers tous les tissus de l'organisme. Le glucose qui se trouve  aussi dans le sang va se lier avec l’hémoglobine de manière irréversible, très lentement, pendant toute la vie des globules rouges et forme se qu'on appelle l'hémoglobine A1c. La présence de cette protéine dans le sang varie selon la concentration de glucose. Plus la quantité de glucose est importante, plus il se liera à l'hémoglobine et plus l'HbA1c sera élevée (Hb = hémoglobine). Cette liaison dure pendant toute la vie des globules rouges soit entre 2 et 4 mois. Ensuite le globule rouge meurt.

illustration de l'hémoglobine
Figure 2 : illustration de globules rouges



En l'absence de diabète,


une petite partie seulement de l’hémoglobine a le temps de fixer le glucose. Chez les personnes qui ne souffrent pas de diabète, la valeur normale du test de l’HbA1c est entre 4 et 6%. C’est le taux normal de ce qu’on appelle l’hémoglobine glyquée (Figure 3).  

Figure 3 : fixation progressive du glucose sur l'hémoglobine

En présence de diabète,


plus la glycémie est élevée, plus le glucose se fixe sur l’hémoglobine, et plus le taux d’hémoglobine glyquée est élevé. Il indique donc si la glycémie a été – en moyenne – plus ou moins élevée, pendant les 2 à 3 mois précédant le dosage (Figure 4). Il est important que le niveau d’hémoglobine glyquée soit inférieur à 7%. Plus la valeur de HbA1c est élevée, plus le risque de complications liées au diabète est haut. Si le taux d’hémoglobine glyquée est haut, il faut adopter un régime alimentaire moins riche en graisses.

Figure 4 : fixation excessive du glucose sur l'hémoglobine

Conclusion


L’hémoglobine glyquée (HbA1c) est donc le meilleur critère pour mesurer l’équilibre glycémique. Elle est indispensable pour évaluer le traitement du diabète. Elle se mesure tous les 2-4 mois, ce qui nécessite une prise de sang, dans une veine ou sur le bout du doigt dans un laboratoire.

14 févr. 2016

Transformation du glucose - Homéostasie glucidique

Pour mieux comprendre le diabète, je vais m'arrêter un instant sur la manière dont le glucose est transformé, stocké et utilisé par notre organisme. 

Le glucose est une molécule essentielle pour le fonctionnement des cellules ; elle est la principale source d'énergie. Elle est fournie par l'alimentation. La concentration de glucose dans le sang, chez une personne en bonne santé, est toujours comprise entre 0.8 et 1.2 g/L dans le plasma sanguin. C’est ce qu’on appelle une constante physiologique.

Schéma de l'appareil digestif, foie et pancréas
Figure 1: Schéma de l'appareil digestif (foie & pancréas)

Le rôle du foie dans le métabolisme du glucose



Après un repas, le glucose passé dans le sang au niveau de l'estomac est en excès dans les vaisseaux sanguins au niveau de l'intestin, et va être prélevé par le foie et transformé en glycogène ou en triglycérides grâce à des enzymes. Au maximum, le foie contient 100 g de glycogène. D’autres tissus peuvent aussi faire des réserves de glucose.

  • Le foie stocke le glucose sous forme de glycogène,
  • Les tissus musculaires stockent le glucose sous forme de glycogène, 
  • Les tissus adipeux (graisse) stockent le glucose sous forme de triglycérides.

Entre les repas lorsque la glycémie diminue, et pour maintenir le niveau de glucose constant dans le sang :

  • Le foie hydrolyse peu à peu ses réserves de glycogène pour les transformer en glucose, et libère du glucose dans le sang qui va faire remonter la glycémie. 
  • Les muscles hydrolysent peu à peu le glycogène en glucose, mais ne libère pas le glucose dans le sans. Le glucose est directement utilisé par le muscle pour son usage propre, ce qui permet d’économiser le glucose du sang.
  • Les tissus adipeux transforment les triglycérides en acides gras (ils ne peuvent plus transformer les triglycérides en glucose); ces acides gras sont directement utilisés par certains organes, comme le cœur ou les reins, ce qui permet d’économiser le glucose pour le cerveau.

Bilan : Seul le foie est capable de sécréter du glucose dans le sang.

Le rôle du pancréas dans le métabolisme du glucose


Bien que le pancréas ne stocke ni ne libère de glucose dans le sang, puisque c'est le foie qui a cette fonction, l'absence de pancréas ne permet plus de réguler la glycémie. Le pancréas va donc réguler la quantité de glucose dans le sang grâce à des messages chimiques envoyés au foie par deux types de cellules présentent dans les îlots de Langerhans :

  • les cellules β, qui sont en centre des îlots de Langerhans, sont directement sensibles à la glycémie. Ces cellules sécrètent l’insuline : plus la glycémie augmente, plus la libération d’insuline augmente. De façon générale, l'insuline favorise le stockage du glucose (dans le foie, les muscles et les cellules adipeuses) et favorise son utilisation. Elle fait donc baisser le taux de glucose dans le sang. L'insuline fait donc baisser la glycémie : C'est la seule hormone hypoglycémiante que l’organisme possède.
  • Les cellules α, qui sont situées à la périphérie des îlots de Langerhanss, sont aussi des capteurs de la glycémie. Ces cellules sécrètent du glucagon qui ne se fixe que sur les cellules du foie. Plus la glycémie baisse, plus la libération de glucagon augmente. C'est une hormone hyperglycémiante. Le glucagon agit en stimulant la glycogénolyse en augmentation la libération du glucose dans le sang.

En conclusion


L'homéostasie glucidique, capacité que peut avoir l'organisme à conserver son équilibre de fonctionnement en dépit de contraintes extérieures, est un processus nécessitant :

  • le stockage et la libération de glucose dans le sang
  • le fonctionnement de deux organes principaux : le foie et le pancréas
  • la présence de deux hormones antagonistes : l'insuline et le glucagon

Cette régulation peut être modélisée par la figure 2, ci-dessous.

Figure 2 : Mécanisme de régulation du glucose par l'organisme




7 févr. 2016

Discours en public ce dimanche 7 février

Ce dimanche matin 7 février 2016, je parle en public de 10h15 à 11h00 ; il s'agit d'un discours bien préparé devant une centaine de personnes bienveillante. la dernière fois, que j'avais du faire cet exercice, c'était le dimanche 20 décembre. Je me suis dit, que j'allais vérifier ma glycémie pour comparer à celle de la dernière fois, et confirmer mon hypothèse d'alors.

Qu'en est-il de ma glycémie ?



Figure 1 : Suivi glycémique lors d'un discours devant un public de 100 personnes


Sur la Figure 1, et comme, je l'ai déjà décrit dans d'autres posts, on observe une augmentation de la glycémie avant mon réveil à 8h30 ; quant à mon petit-déjeuner, l'impact de la glycémie est quasi nul, car ce matin j'avais pris une tranche de jambon avec un yaourt au soja et du thé vert.

A partir de 9h du matin, on observe une augmentation progressive de la glycémie d'abord lente puis beaucoup plus brutale vers 10h15, moment où je commence vraiment à m'exprimer. Je pourrais m'attendre qu'après quelques minutes stressantes, mon corps finisse par s'adapter à cette situation et limite sa libération de cortisol et d'adrénaline dans l'organisme. Ce qui est observé, c'est une augmentation de ma glycémie jusqu'à atteindre 195 mg/dL. Cette augmentation est de l'ordre de 0.4g/L à rapprocher aux 0.5g/L observés le dimanche 20 décembre 2015. Dès que j'ai finis mon discours, ma glycémie commence à diminuer.

Ce second post, confirme donc le premier. Lors d'une situation stressante (discours), mon organisme libère bien des hormones hyperglycémiantes. Mon taux de glucose augmente tant que je suis dans cette situation. Dès lors, où la situation stressante s'arrête, mon taux de glucose diminue, même très rapidement.

3 févr. 2016

Une tartelette à la pomme cannelle au petit-déjeuner

Mon épouse nous a préparés de très bonnes tartelettes à la pomme et à la cannelle faites maison (Figure 1) sans ajout de sucre. Vu la quantité de calories que j'absorbe le matin (autour de 100 calories), je me suis dit que je pouvais raisonnablement rajouter une tartelette à mon petit-déjeuner.


tartelette pour 1 personne à la pomme et à la cannelle
Figure 1 : tartelette pour 1 personne à la pomme et à la cannelle

J'ai donc décidé de déguster 2 de ces tartelettes à différents moments de la journée, par gourmandise plus que par expérience.

Comparatifs des petits-déjeuners

Le mardi 2 février, je prends mon petit-déjeuner vers 8h15, avec une tisane, une tranche de saumon d'Alaska et un yaourt au soja. Je rajoute une tartelette à la pomme et à la cannelle.

Le mercredi 3 février, je prends mon petit-déjeuner vers 8h, avec une tisane, une tranche de jambon blanc sans couenne et un yaourt au soja. Je rajoute une tartelette à la pomme et à la cannelle que je ne prends que 1h après, vers 9h15. J'ai donc pris un petit-déjeuner de manière "fragmentée" en commençant par un repas plutôt protéiné. Cela se rapproche assez de l'expérience menée par une équipe anglaise sur la glycémie postprandiale.

Résultats de la glycémie

Sur la Figure 2, nous observons une augmentation rapide de la glycémie. Avant le petit-déjeuner, ma glycémie est de 123 mg/dL. Après 1h, le pic maximum se situe à 212 mg/dL vers 9h15. Cette augmentation de glycémie est due à la fois à l'absorption du petit-déjeuner avec le saumon et de la tartelette. De par mon expérience, le petit-déjeuner traditionnel à lui seul, fait augmenter ma glycémie de l'ordre de 30 mg/dL. La tartelette a donc une incidence proche de 90 mg/dL.

Sur la Figure 3, nous observons une incidence très faible du petit-déjeuner. Avant le petit-déjeuner, ma glycémie est de 126 mg/dL. Après 1h, ma glycémie se situe à 130 mg/dL. Comme je l'avais déjà montré, l'incidence du petit-déjeuner avec du jambon conduit à une une augmentation quasi-nulle de ma glycémie. Ces résultats confirment donc ceux déjà observés précédemment.
On observe ensuite une remontée très légère de ma glycémie vers 10h15 (1h après avoir mangé ma tartelette), avec une valeur glycémique de 144 mg/dL. La tartelette a donc une incidence proche de 15 mg/dL dans ces conditions. 


Figure 2 : Courbe de glycémie lors d'un petit déjeuner avec une tartelette prise pendant
Figure 3 : Courbe de glycémie lors d'un petit déjeuner avec une tartelette prise après

Conclusion

Ces suivis glycémiques vont dans le même sens que ceux présentés par l'équipe anglaise  montrant que la prise d'un casse-croute fortement protéiné avant le petit-déjeuner diminue la glycémie postprandiale après celui-ci.

Une tartelette à la pomme et à la cannelle prise en même temps que le petit-déjeuner conduit à une augmentation de ma glycémie de l'ordre de 90 mg/dL, alors que cette même tartelette prise 1h après le petit-déjeuner, a une incidence seulement de 15 mg/dL sur ma glycémie postprandiale.

Si je veux conserver un taux de glucose correct, il semble donc intéressant de manger des aliments moyennement sucrés 1h après mon petit-déjeuner protéiné.