3 janv. 2016

Le stress agit-il sur ma glycémie ?

Qu'en est-il de ma glycémie ?


Suivi glycémique lors d'une situation stressante
Figure 1 : Suivi glycémique lors d'une situation stressante

Ce dimanche matin 20 décembre, je dois parler en public devant une centaine de personnes de 10h à 10h30 environ et une seconde fois de 11h15 à 11h45. Même si je suis assez à l'aise pour m'exprimer devant 100 personnes, d'autant plus que mon discours est préparé à l'avance, il s'agit malgré tout, pour moi, d'une situation inhabituelle et donc certainement stressante intérieurement.

Dans le suivi glycémique de ce matin là (Figure 1), on observe à partir de 10h, deux profils glycémiques différents :

  • Sur la première période allant de 10h à 10h30, on observe une augmentation continue de ma glycémie de 144 mg/dL à près de 195 mg/dL : cette augmentation de 50 mg/dL (0.5g/L) ne s'explique pas par une augmentation de glycémie lié à mon petit-déjeuner. Je l'attribue à la situation stressante et à la libération d'adrénaline et de cortisol. L'arrêt de l'augmentation de la glycémie semble être en adéquation avec le moment où j'ai arrêté de parler.
  • Sur la seconde période allant de 10h30 à 11h15, on observe plutôt une diminution de ma glycémie ; il s'agit certainement de la période où le cortisol arrête d'être libéré par l'organisme. Je suis au repos, dans une situation qui n'est plus stressante. De manière surprenante, alors que je sais que je vais devoir reprendre la parole vers 11h15, je ne vois pas d'augmentation de glycémie.
  • Sur la troisième période allant de 11h15 à 11h45, on observe un plateau : la glycémie est stable et passe de 161 mg/dL à 157 mg/dL. Ce qui est donc surprenant, c'est qu'à la seconde prise de parole mon organisme ne semble plus prendre cette situation "de parler en public" comme stressante, comme si la première prise de parole avait montré qu'en définitive cela ne procurait pas de situation alarmante.

Dans le suivi glycémique de ce matin là, on peut aussi noter d'autres effets, certains déjà décrits dans d'autres posts :

  • Une augmentation de ma glycémie à jeun le matin de 8h à 9h
  • Une augmentation quasi nulle pour mon petit-déjeuner pris à 8h45




Réponse physiologique de l'organisme au stress


Lorsque nous vivons une situation de stress (trop de travail, soucis, anxiété, examen, ...), le corps réagit en sécrétant des hormones qui peuvent perturber le bon équilibre sanguin du diabète. Plusieurs hormones sont ainsi libérées ou synthétisées lors d'une telle période de stress. On peut citer en particulier les 2 hormones les plus connues : l'adrénaline et le cortisol.


La libération de l’adrénaline est connue de chacun d'entre nous ; elle impacte tout l'organisme. Elle est l’hormone du stress aigu (danger, agression). La libération de l'adrénaline est très rapide et brève : elle répond à une situation de danger. Ces effets sont instantanées. En quelques minutes, il y a accélération du rythme cardiaque, dilatation des bronches et des pupilles. Tout est fait pour que, physiquement, on soit prêt à se battre ou à s’enfuir. Elle prépare l'organisme en provoquant une hausse de la glycémie pour permettre un apport rapide en glucose aux muscles.

Quelques minutes après la production d'adrénaline, une seconde hormone est synthétisée : le cortisol. Cette hormone transforme les gras en sucre pour compléter l’action de l’adrénaline. Le cortisol est l'hormone du stress "sévère" (intervention chirurgicale, grippe, harcèlement moral, ... ). Le cortisol augmente les capacités cardiaques et respiratoires et met des sources d’énergie à la disposition de l’organisme : du sucre pour le cerveau, des graisses pour les muscles.


Lors d'une situation de stress, ces 2 hormones ont pour effet de libérer du sucre dan sale sang dans le but de fournir au corps l’énergie nécessaire pour lui permettre d’agir physiquement sur la situation de stress. Chez les personnes diabétiques la hausse de la glycémie peut perdurer si l’insuline disponible est insuffisante ou encore absente. 


La conséquence la plus fréquente du stress sur la glycémie est donc une hyperglycémie. Selon certaines sources, il est possible que le stress ralentisse la digestion et cause plutôt une hypoglycémie (on peut le comparer à un retard dans la prise d'un repas ou d'une collation). Enfin, dans certains cas, le stress n'affecte pas la glycémie du tout.

En conclusion


Lors de cette prise de parole ce dimanche matin, mon organisme a vécu une situation stressante ; dans mon cas particulier de diabétique de type 2, ma glycémie a augmenté de 0.5 g/L. L'effet de l'adrénaline et du cortisol sont certainement responsables de cette augmentation. Le stress semble faire parti des événements qui font augmenter mon taux de sucre. Comme cette situation risque de se reproduire plusieurs fois en 2016, je confirmerai cette tendance du "stress".

A retenir

  • Toutes les hormones sont hyperglycémiantes (cortisol, adrénaline, ...) à part l'insuline qui nous fait défaut
  • Un coup de stress, une émotion forte et hop sécrétion d'hormones et donc augmentation de la glycémie de quelques points
  • Je dois donc essayer de travailler sur mes émotions.


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